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Déambulation claudicatoire

17 novembre 2008

Au printemps, je reviendrai

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17 novembre 2008

Au printemps mourantMa raison d’êtreA foutu le

Au printemps mourant
Ma raison d’être
A foutu le camp
Par ma fenêtre
J’ai jeté au vent
Toutes tes lettres

J’aurai dû m’en aller
Prendre un train
Ne plus se retourner
Prendre un train
Et ne plus y penser

Aux printemps suivants
Les ombres vertes
Ont recouvert les temps
De ma jeunesse
Et ne reste que le chant
De tes promesses

J’aurai dû m’en aller
Prendre un train
Ne plus se retourner
Prendre un train
Et ne plus y penser

17 novembre 2008

Valérie

17 novembre 2008

Valérie s’éloigneDans l’ombre stellaireRien,

Valérie s’éloigne
Dans l’ombre stellaire
Rien, rien, rien
Ne pourra plus me sauver

L’enfant de l’Art
Enfonce l’arme
L’aile force l’âme
A s’élever
A s’élever
A s’élever
Vers les cieux
Implacables
Et sinistres
Des titans

Je rêve d’étoiles
De pantins désarticulés
Leurs formes m’obsèdent
Et je succombe à leur volonté
A leur volonté

Si tu penses au nombre
De nos liens cachés
Ta main ne se tend pas
Mes yeux restent baissés
Si je pense au nombre
De nos liens cachés
Mon sourire se perd
Semble ta voix marquer
Comme une absence
Comme une absence
Comme une absence
Dans l’éternité

Valérie s’éloigne
Dans l’ombre stellaire
Rien, rien, rien
Ne pourra plus me sauver

9 novembre 2008

Noires dentelles

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9 novembre 2008

La maladie est un tunnelde noires dentelles.De

La maladie est un tunnel
de noires dentelles.
De moi à elle,
Me dompte-t-il ?
Me dompte-t-elle ?
Quand remontent ses bas...

Langueur,
Stupeur,
Blanche peau,
Porte-jaretelle
Et dentelles
Noires.

Et si on vous le demande
Dites que je suis mort,
Dites que je suis mort,
Dites que je suis...

Un homme abandonné,
Une langue de terre,
Un serment parjuré,
Un de ces buildings de verre.

Mais qu'ai-je donc fait à Dieu
Pour mériter ça?
Mais qu'ai-je donc fait à Dieu
Pour mériter...

La maladie est un tunnel
De noires dentelles.
De moi à elle,
Me dompte-t-il?
Me dompte-t-elle?
Quand remontent ses bas...

Langueur,
Stupeur,
Blanche peau,
Porte-jaretelle
Et dentelles
Noires.

25 septembre 2008

LE MONDE FLEUVE (1971) de Philip José Farmer

"-Je vais tuer! hurla t-il. Je vais tuer! Tuer! Tuer!
Puis il sombra de nouveau dans l'oubli."

fl

Ce que ce livre peut vous apprendre, en premier lieu, est qu'il ne faut jamais se fier à une couverture.

Cet ouvrage est un classique de la science-fiction, il a reçu le prestigieux prix Hugo 1972. Je désirais le lire depuis longtemps mais à chaque fois que dans une librairie, ma main s'était posée sur ce livre, la couverture m'avait dissuadé de l'acheter. On se demande pourquoi?

Puis vint l'été, le temps des lectures débiles, l'heure où l'on se risque sans crainte aux pires imbécilités, je me suis alors lancé.

L'histoire:

Tous les humains ayant jamais vécu se réveillent, nus, sur les rives d'un fleuve immense. 40 milliards d'hommes, issus de toutes les époques et de toutes les cultures, se retrouvent vivants dans le même monde.
Sir Richard Francis Burton, le célèbre explorateur, est l'un d'eux. Cependant il s'est réveillé avant les autres, et a vu ce qu'il n'aurait jamais du avoir connaissance...

L'auteur: 

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Philip José Farmer est un écrivain né en 1918.

L'écrivain s'est fait connaître dans le monde SF en pimentant ses récits de quelques scènes érotiques. La SF était jusqu'à lors aussi chaste qu'une octogénaire en crise de foi, et Farmer détonnait dans ce puritanisme consensuel.

Bien qu'il est reçu le prix Hugo pour ce livre, l'écrivain connaîtra bien des peines avant de réussir à vivre de son écriture. Il développera à cet égard une certaine amertume dont il ne se cache pas dans ses ouvrages.

Farmer

Le Monde fleuve, malgré quelques clichés de la SF des années 70, a bien tenu l'épreuve du temps et impressionne sa modernité. La raison en est simple, ses thématiques sont universelles: l'immortalité, le racisme (l'antisémitisme), la rédemption, la religion, l'humanité, Dieu, la sexualité...  A ce propos, la scène d'orgie mondiale reste un moment d'anthologie.

Les héros de Farmer sont des personnages historiques célèbres comme Mark Twain, Cyrano, Ulysse, Jean sans Terre et même Goering.
En se basant sur une solide documentation, Farmer a construit ses personnages et leur insuffle une personnalité aussi proche que possible de l'original. Ses héros historiques ne sont pas de simples figures, le tour de force de Farmer est d'avoir réussi à leur insufler une réelle personnalité. Et celle-ci évolue par la confrontation des cultures et des époques.
On s'amuse aussi de voir Ulysse discuter avec Cyrano, ou encore Richard Burton mettre une raclée à Goering.
Burton dont je connaissais très vaguement les exploits mais dont j'aurais été incapable de retrouver le nom si l'on me l'avait demandé.
Par ailleurs, l'un des personnages mérite une attention particulière, il s'appelle James Peter Frigate et ce JPF (les initiales de l'auteur) n'est que le pendant de l'écrivain. Il mêle ainsi sa propre autobiographie a son récit. Il parle de sa vie et aussi de sa haine envers les éditeurs: il rencontre un éditeur qui l'avait arnaqué dans sa vie précédente (enfin sa vraie vie, si vous me suivez toujours), et il se venge en lui arrangeant le portrait. Qui a dit que l'écriture n'était pas une thérapie?

Le Fleuve d'éternité fait parti d'un cycle de cinq ouvrages: Le Bateau fabuleux, Le Noir Dessein, Le Labyrinthe magique et Les Dieux du fleuve.

21 septembre 2008

Noirceur et compassion

« - Tu comprends, nous arrivons trop tard pour sauver Suarez, nous arrivons toujours trop tard, mais ce n'est pas ça qui est important ; ce qu'il faut, vois-tu, c'est que nous ayons des règles, même si elles sont apparemment obscures – car sinon nous serions tous assassinés, et il ne resterait plus personne au bar à six heures, qui est l'heure des gens civilisés. »

suarez

Je connaissais Robin Cook pour avoir lu certains de ses romans. L'auteur était en vogue dans les années 90. Souvenez-vous, le monde tremblait de peur car dans d'innocents laboratoires, des chercheurs perçaient les secrets de la génétique, traficotaient le vivant et sans le savoir, élaboraient – car Dieu ne pouvait laisser autant d'orgueil impuni - la fin de notre monde. Bref, c'était le bon temps.

L'angoisse du changement de millénaire travaillait nos contemporains, le thriller médical était à la mode et j'avais des cheveux sur le crâne. Bref, je le répète, c'était le bon temps.

Si Robin Cook sait écrire des thrillers, ses romans basés sur l'actualité médicale ne résistent hélas pas à l'épreuve du temps. Ils sentent, si je puis me permettre un mauvais jeu de mots, un peu le formol. Pour preuve, cette magnifique jaquette...

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Mes goûts littéraires ayant mûri en même temps que l'homme, je n'étais pas spécialement enclin à me replonger dans ce type de lecture. Mais voilà, « J'étais Dora Suarez » est considéré comme un classique du roman noir, à lire absolument! Je m'étonne et puis, me me laisse tenter.

Et, c'est la claque!

Je découvre un écrivain, un vrai. Le style est brut, le langage travaillé et l'histoire sans concession.

Là, je me dis : « il y a un hic, it is not possible! Ce n'est pas le même écrivain ! ».

En effet, il s'agit d'un homonyme. Le Robin Cook des thrillers médicaux est américain tandis que celui de « J'étais Dora Suarez » est anglais. Diantre, quelle surprise !

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Ce Robin Cook -qui se fait appeler en dehors de la France Derek Raymond - est un grand auteur, une pointure comme dirait La Trinité.

L'histoire:

Dora Suarez, une jeune prostituée, et la vieille dame qui la loge sont retrouvées assassinées. Le meurtrier a découpé Suarez avec une hache, a bu son sang puis...

Un inspecteur mis à pied est rappelé de sa retraite pour reprendre l'enquête.

Noirceur. Robin Cook nous entraîne très loin, dans les bas-fonds, là où il n'existe ni lumière, ni humanité. Le tueur n'est pas un « gentil » serial-killer au stéréotype rassurant (certes, il découpe les gens mais il se lave bien les mains avant et utilise des gants). Ici, le meurtrier est un pervers et rien ne nous est caché.

La violence décrite est à peine soutenable pour le lecteur, Robin Cook compense par des envolées poétiques et la compassion du héros pour les victimes.

Car l'inspecteur chargé de l'enquête aime Dora Suarez, sans l'avoir jamais connue de son vivant. Il désire la comprendre et la sauver par de-là la mort. Et pour y arriver, il n'existe selon lui qu'un moyen, trouver l'assassin.

L'oeuvre est aussi intéressante par sa structure. Le texte commence par le récit des meurtres, récit conté par l'inspecteur, puis l'histoire reprend au début de l'enquête. On sait donc dès l'introduction que celle-ci a été menée à terme, il n'y plus de suspense quant à la recherche du meurtrier. Le livre ne tient donc pas de ce ressort mais sur celui plus original de la compassion envers les victimes.

Robin Cook cherche à nous pénétrer de la peine et de la colère du deuil de Dora Suarez.

Autre originalité, alors que le roman noir a pour recette de balader le lecteur de lieux glauques en endroits mal famés, l'action se déroule entre une boîte de nuit et l'Usine dans une suite d'interrogatoires.

Dans un certain sens, c'est la méthode réellement utilisée par les policiers, dès qu'ils tiennent un suspect, ils le cuisinent. Cependant on comprend rapidement que les interrogatoires ne sont qu'un artifice et ne mèneront nulle part car les personnes impliquées d'une manière ou d'une autre dans l'affaire ne diront rien. Seules comptent alors les paroles des inspecteurs, les interrogatoires sont pour eux un exutoire, ils leur servent à les décharger de l'horreur, à dire le mal.

La fin, j'ose l'écrire car le savoir ne gâche en rien à la lecture, se termine par la mise à mort de l'assassin. Justification de la peine de mort ou logique de la vengeance personnelle? Robin Cook avance la seconde hypothèse, mais la question aurait mérité d'être approfondi pour ne pas laisser au lecteur ce goût amer et cet oeil suspicieux.

Je le dis donc à mon tour, ce livre est un monument du roman noir. A découvrir pour les amoureux du genre (âmes sensibles s'abstenir).

21/09/08

18 septembre 2008

Rien ne m'étonne

18 septembre 2008

Mes mots restent lettres mortesdans cet hiver

Mes mots restent lettres mortes
dans cet hiver mal-automne
où je tombe corps inerte
et coeur atone.
Je me sens lourd, monotone
Comme le vent dans les saules.
Un cargo sur les sables d'Olonnes,
rien ne m'étonne

Mais tu t'étonnes (x3)
de voir tomber la pluie

Ta main posée sur mon torse
que crois-tu qu'elle emprisonne?
La vermine sous l'écorce
et la sombre faune.
Ne choit des nues plus personne.
Ô Dieu, aucun cri ne me porte.
Et aveugle, et sourd, et aphone,
rien ne m'étonne

Mais tu t'étonnes (x3)
de voir tomber la pluie

Les douleurs du monde me bercent.
Mes pas se perdent, déraisonnent
et s'estompent sous l'averse
des rêves en silicone.
Je me sens lourd monotone
comme le vent dans les saules.
Un cargo sur les sables d'Olonnes,
rien ne m'étonne

Mais tu t'étonnes (x3)
De me voir pleurer la nuit

Je ne suis plus un homme mais
une blessure,
une ombre parmi les ombres,
un chien dans la nuit.

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